La leçon du Castor


Mon fils, vois le Castor qui travaille toute la nuit, dans la noirceur du sommeil des hommes. Il bâtit son barrage avec des roseaux, les branches, la boue et le sable. Il est travailleur et ne vit pas bien longtemps. Du coucher du soleil jusqu'à la barre du jour, il continue son oeuvre sans jamais arrêter. Demain, tu verras le petit ruisseau joyeux devenir un étang stagnant. Cet étang deviendra un lac, mais aussi stagnant. Les rampants, les vers, les larves, les moustiques, les limaces, crapauds et pourritures deviendront les voisins du Castor.

Mais, regarde, les orignaux, les chevreuils, l'ours, le loup, l'aigle et l'épervier fuient cet étang stagnant et le castor pour trouver des endroits où l'eau est limpide et coule, libre de toutes contraintes. Là où la nature est riante, joyeuse, enjouée. Là où les chutes, les ruisseaux et les rivières sont les chemins rêvés du voyageur de la vie. Mon fils, ne soit pas comme le castor qui fixe son monde dans le calme de ses propres besoins en construisant des barrages qui ne serviront qu'à ses propres besoins.

Pense aux êtres qui t'entourent.

Marche, regarde, voyage et méfie-toi de la stagnation.

Selon Mathias Mukash, Cri de quelque part

sur le territoire de la Baie James.

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LE NERF DE LA GUERRE

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